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Comme beaucoup d'autres, j'ai été victime de violences à l'école durant plusieurs années. 

Violences verbales, morales, physiques et sexuelles, exercées par des élèves mais aussi par certain-e-s enseignant-e-s. Violences répétées, aux conséquences durables sur ma vie.

Pas dans un établissement difficile, non. Pas dans une ZEP. Pas de la part d'enfants et d'ados défavorisé-e-s, en échec scolaire, socialement exclu-e-s. Non. Dans une école et un collège de centre-ville, réputé, de la part de "bon-ne-s" voire "très bon-ne-s" élèves. Et essentiellement des filles.
 
Ce que l'on appelle aujourd'hui "harcèlement scolaire" est devenu ces dernières années un sujet médiatisé et une marotte ministérielle. Les témoignages se sont multipliés, les "plans de prévention" et les "journées de sensibilisation" ont fleuri ici et là.
 
Le fait que ces violences soient nommées, visibilisées, dénoncées, m'a incontestablement aidée à reconnaître et comprendre ma souffrance et à avancer sur le chemin de la réparation.
  
Mais très vite, j'ai perçu les limites, les renoncements, la mauvaise foi dans les discours et le traitement accordé à ce sujet,  l'ineptie des "solutions" proposées. En soignant mes propres blessures, au fil de mes lectures et de mes recherches, et grâce à des personnes inspirées, j'ai commencé à comprendre que la question des "violences scolaires" était bien plus que ce qu'on prétend qu'elle est, qu'elle recouvre bien d'autres questions essentielles, et qu'elle est un sujet politique majeur.
 
J'ai commencé à comprendre que les "violences scolaires", ne sont pas un fléau venu de l'extérieur qui s'abattrait sur l'Ecole de la République, ni un triste dommage collatéral d'un système dans l'ensemble efficace et vertueux : elles sont la production de l'école elle-même, un élément incontournable de sa structure, voire, une nécessité au fonctionnement de l'école telle qu'elle existe.
 
Avec ce blog, je souhaite partager mon expérience, mes lectures et mes réflexions sur ce sujet ; je ne sais pas encore précisément ce qui s'y trouvera, ni sous quelle(s) forme(s), et c'est tant mieux, car je le souhaite avant tout comme un espace d'expression libre.
 
En espérant que la lecture vous en soit plaisante,

Julie